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Grâce à des éléments autrefois au catalogue et que j’avais conservés, j’ai pu réunir de quoi construire un ultime modèle de 241 A. Il est déjà retenu, le réservataire s’est décidé le jour même de la présentation de ce projet.
Il sera en livrée de l’époque PLM, donc de la couleur «vert olive» habituelle de la compagnie. Son fonctionnement sera en analogique.
Selon ma méthode habituelle de construction, un bloc en laiton massif dans le tender renfermera la moto-transmission. Son poids sera de 300 gr au minimum. |
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« RACONTE PAS TA VIE » :
LES « MOUTINS» AU DÉPÔT DE DOLE
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Les 241 A étaient affectées principalement aux dépôts de Laroche, Dijon et Nice, et entre autres fréquentaient les lignes Dijon-Dole-Besançon ainsi que Dijon-Dole-Pontarlier et Vallorbe. En juillet 1931, un petit contingent de 8 machines fut affecté au dépôt de Dole. Extrait du témoignage de Jean Lemieux, alors au début de sa carrière (je ne rapporte pas ici les N° qu’il m’avait indiqués car ils ne correspondent pas avec ceux –« officiels » - du livre « Les « Mountain » françaises ») :
« J'ai vu arriver à Dole les 241 A, les fameuses Moutins (il prononce: "MOUTIN", comme tous les anciens d'ici. Certains les appelaient "cigares", à cause de leur porte de boîte à fumée conique)
Il y en a eu deux neuves, attribuées à l’équipe Baudin/chauffeur Blanc et à Georges Beuf /chauffeur Bès. "le grand Bès" est tombé sur le tender, bousculé par la conduite d'air qu'il n'avait pas vue et qui passait au-dessus de la voie d’entrée de la rotonde de "l'Amérique". Georges Beuf sera tué par un obus sur la 141 C 313 pendant la débâcle de 1940.
Les autres "Moutins » aux équipes Augier/Guenebaud, Girard/Blanc, Riot/Limoge, Carrot/Hofman, Bretillot/Davet, Knittel/Dugois
Les "MOUTINS" ne sont pas restées très longtemps affectées au dépôt (de 1931 jusqu’au printemps 1933). Alors qu'elles étaient encore là, puis pour les remplacer, sont arrivées de nouvelles 141 C sortant d'usine, qu'on appelait "les CAIL", à cause de leur plaque de constructeur. Elles avaient belle allure, à côté des anciennes à "petits numéros... » |
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SUITE DES TÉMOIGNAGES ... |
(Jean Lemieux) : « On aimait bien monter à Pontarlier. On s'amusait avec les larochois, qui venaient jusque-là avec leurs "Moutins". Ces équipes adoraient aussi venir à Pontarlier. Le facétieux « Binbin » y réparait tous les petits ennuis sur leurs machines. Il y en avait un qu'on appelait "CACAO". Son chauffeur : Tremblay, était un géant ! Lorsqu'on sortait, on voyait passer le "TACOT", avec les gosses qui couraient après. Ils criaient: "Voilà l'poussif !" Ils faisaient mine de le pousser, puis ils s'accrochaient après...
Le chef de réserve était le père Boisset, le frère à Boisset qui a eu une "Moutin" au dépôt de Dole. Je me souviens également de Thomas, Chambey, Vuillaume, Raclot, et Jean Guyot, dit "le Dos Vert".
(Georges Faivre) : « Dans les années 30 le rapide 514 était tracté par les 241 A. Or, conséquence du manque de rigidité de leur châssis, il est arrivé plusieurs fois qu'après sa descente de "la Bosse" et que le train reprenne de la vitesse depuis Mouchard une bielle motrice casse à Grand-Contour. S'il n'y avait pas de 141 C disponible, le dépôt envoyait une 230 A tirer le convoi en détresse jusqu'à Dole. Elle paraissait vraiment petite devant la « Moutin » mais accomplissait sa tâche tranquillement, malgré les 600 à 650 tonnes derrière elle !
Une fois, pendant l'été 1937, j'en ai même vu une emmener le train jusqu'à Dijon après avoir refoulé la 241 A au dépôt ! »
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La 241 A 1 à Dole en juillet 1931 (photo Georges Faivre)
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À la lecture du bouquin sur les "Mountains" françaises il apparaît que sa dernière affectation était le dépôt de Nice et qu'elle fut radiée le 25 octobre1952.
Roger Charbonnier, lorsqu'il était chef de brigade au dépôt de Dole au début des années 50, fut chargé de la démolition de cette machine par son équipe d'ouvriers.
Comment peut-on (put t'elle) en arriver là !?
Je lui avais demandé : "Ca ne vous faisait rien de détruire la première et célèbre "moutin" du PLM ? Elle aurait à mon avis bien mérité sa place dans un musée ?"
Il m'avait répondu : " Oh, tu sais à cette époque on ne se posait pas du tout ce genre de question, on était encore en pleine reconstruction du pays après la guerre. Personne ne se souciait de conserver le matériel ancien. C'était un travail comme un autre, on nous le demandait, il fallait le faire et on le faisait ..."
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(Robert Genou) : " Dans les années 40, je commençais ma carrière de chauffeur à Dijon-Perrigny. Il y avait encore des "Moutins". Pour faire un aller Dijon-Laroche avec une 241 A ou une D, on préparait le feu avec 50 briquettes, et pour ce parcours il fallait enfourner quatre tonnes de charbon. On avait encore de la chance si on ne "faisait pas un cendrier"! (se ramasser toute la poussière des cendres dans le nez, lorsqu'il y avait vent contraire) Sans parler des fois où le feu était "arraché" au démarrage, si le mécanicien avait "tiré" trop fort.
Un feu arraché c'était un feu démonté, donc à refaire. S’ils ne s’entendaient pas et qu’un mécanicien voulait emmerder son chauffeur, il arrachait le feu ! Quand même, les "moutins" avaient l'éclairage électrique. Ce qui n'était pas le cas de la plupart des autres machines de l'époque (140 B/G/L, 242 TA, 141 C...), sur lesquelles le chauffeur avait en plus la corvée de l'acétylène et des fâlots ; "et si çà marche pas, tu te démerdes !", disaient les mécaniciens.
- Alors ?
- Eh bien, on se "démerdait !" Si on oubliait un fâlot, il disparaissait dès qu'on tournait les talons ; alors à notre tour, quand on en voyait traîner un dans une gare, on le récupérait vite fait... Par la suite, à Morez, sur nos 140 L, on se bricolait des baladeuses en douce, avec des ampoules qu'on piquait dans les fourgons. Comme il y avait pénurie de tout, c'était le "système D". |
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Photo de bien mauvaise qualité mais inédite : la 241 A 1 à Vallorbe en 1938. Elle est munie d’un soc chasse-neige, caractéristique des machines qui « montaient la Bosse » (Coll. Jean-Claude Jacquet).
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LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION PAS À PAS
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1 - L’ensemble corps cylindrique/abri/tablier en résine est déjà préparé et collé au châssis en Hostaform, provenant d’une 241 P Jouef.
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2 - Préparation des embiellages gauche et droit, à base de bielles motrices M.T. Réf. A/D 06, manivelles (M.T. Réf. man 01), crosses/tiges de pistons (M.T. Réf. pat 10), pendules, coulisses et petites bielles de distribution provenant de différents modèles Jouef (241 P, 141 TA) et d’anciens kits M.T.
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3 à 5 - Sur le 1er essieu accouplé, les tourillons d’origine sont remplacés par une section de tube laiton de 2 mm longueur 11. Avant d’être enfoncé dans la roue le tube est percé (Diam. 0.50) à son extrémité extérieure, pour pouvoir y passer une goupille d’arrêt en fil maillechort plié. Une entretoise en tube plastique Diam. 3 mm / intérieur 2 longueur 3 sera intercalée entre la bielle d’accouplement et la bielle motrice.
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6 - Les glissières de crosse sont formées ainsi, dans du profilé laiton de section rectangulaire 0. 50 mm X 1. 50.
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7 - Un trou rectangulaire est foré au-dessus du cylindre et un autre dans le longeron du châssis pour y coller la glissière le moment venu.
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8 - Collage du bloc-cylindres, après avoir enfilé la crosse de piston sur sa glissière, en même temps que la tige de piston dans son tube-guide en laiton dans le cylindre. Les deux premiers essieux sont montés ; la manivelle, la coulisse et la bielle motrice sont accrochées. La glissière de crosse peut maintenant être collée au bloc-cylindres et au châssis en vérifiant bien que la crosse se déplace dessus sans aucun point dur. Lorsque tout baigne, on passe à l’autre côté.
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9 - Les roues que j’avais préparées il y a longtemps étaient bien défraîchies. Après les avoir utilisées pour les mises au point qui précèdent, je les remplace par des neuves.
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10 et 11 - Pose de palpeurs de courant aux 4 roues accouplées extrêmes. Ces fils de bronze phosphoreux (Diam. 0.30) sont passés dans 3 trous percés en triangle dans le longeron du châssis, le plus loin possible du point de contact avec la roue, afin de leur donner de la souplesse sans freiner la roue. Les 3 trous permettent de traverser 3 fois la paroi, « comme une couture » renforcée d’une goutte de cyano.
A l’intérieur du châssis, les fils palpeurs sont ensuite soudés à une ligne électrique (fils téléphone dénudés) posée de l’avant à l’arrière, où y sont soudés les sections de fils extra-souples pour la liaison électrique avec le tender.
Noter que chaque fil palpeur, dont le point fixe se trouve forcément derrière la roue voisine, est formé de telle sorte qu’il n’empêche pas cette roue voisine de se déplacer latéralement dans les courbes.
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12 - D’habitude, je soude d’abord les fanaux sur le tablier métallique des modèles. Ainsi, au moment des derniers détails lorsque je pose des LED et effectue leur câblage, les fanaux ne risquent pas de bouger. Pour ce modèle, le tablier étant en résine, pour les arrimer solidement je soude tout d’abord une section de tube laiton sous les fanaux, puis scelle les LED (résine époxy incolore).
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13 - Je perce le tablier et y enfonce le « pied » des fanaux. Collage par une goutte de cyano liquide.
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14 - Pose du marquage sur une « étiquette » de traverse de choc (récup’ Jouef). Plus aisé que sur la loc’ plantée debout et….on bénéficie du fin cadre blanc, impossible à faire autrement.
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15 - Finition de la traverse avant, par pose des tampons (M.T. Réf. T 06), attelage et ½ accouplements att 08.
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16 - En 2008, lorsque j’ai cessé de prendre des commandes de locos et tenders moteurs M.T., j’avais gardé un kit de tender 30 A pour accompagner une éventuelle future construction de loco PLM. Ben voilà… Sur cette ossature de bogie, un morceau de taraud cassé était resté coincé dans le trou. Après un bain de 2 jours et 2 nuits dans un bocal d’eau de javel, en voulant extraire ce qu’il en restait j’ai déformé la pièce. Aux riblons !
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17 - Heureusement il me restait une 3ème fonderie. Donc, préparation des 2 bogies, avec les moteurs Buhler conservés avec le kit (moteurs plus fabriqués depuis janvier 2012).
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18 - Les deux bogies moteurs sont emboîtés sous le bloc en laiton massif.
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19 - Fixation des bogies au bloc, par deux vis chacun. Les lignes électriques séparées (moteurs et palpeurs de courant) aboutissent au-dessus du bloc, où elles seront reliées : accès aisé sans démontage, en soulevant simplement le chargement de charbon en polystyrène = possibilité, en séparant les fils, de convertir ultérieurement le modèle en commande digitale par la pose d’un décodeur.
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20 à 22 - Sur la caisse, pose des marchepieds, colonne/manivelle de frein à main, mains-montoirs, robinets de jauge, tampons, anneaux de levage sur le coffre arrière.
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23 - Les côtés sont montés sur le bogie avant, puis le châssis reçoit la caisse. Elle est fixée par les 2 vis dans les angles arrière.
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24 - Enfin, les côtés de bogie sont emboîtés à l’arrière.
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25 - Remontage du train d’essieux accouplés.
Accroche des bielles motrices avec les entretoises préparées aux opérations N° 3 à 5, puis pose d’une goupille d’arrêt à l’extrémité des tubes laiton servant de nouveaux tourillons de roues = simple section de fil maillechort, passée dans le trou puis enroulée autour du tube. Accroche des manivelles par l’enfoncement de leur axe dans le trou des tourillons des roues motrices d’origine.
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26 et 27 - Câblage des LED à l’avant, avec interposition de 2 résistances de 1 5 Kilo-ohms en série.
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28 et 29 - Liaison avec le tender : pose d’un timon articulé sur le timon du bissel arrière, d’une plate-forme découpée sur mesures et collée à l’arrière du tablier de la loco. La liaison électrique est également prête.
Le fonctionnement de l’ensemble peut à présent être testé, d’abord sans poser le bogie.
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30 - Pose des accessoires sur le côté droit : tuyauteries de sablière, pompe à air, prise Flaman et sa transmission, tringlerie de cendrier.
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31 - Côté gauche : tuyauteries de sablière, tringleries de commande de marche et de régulateur, pompe ACFI et tubulures, vase d’aspiration et tuyauteries, graisseur mécanique, sifflet.
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32 - Détail pompe ACFI et ses tuyauteries.
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33 - Détail tringleries de commandes. |
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34 - Détail prise Flaman et tringlerie de commande du cendrier. |
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35 - Soudure de paires de sabots de freins (M.T. Réf. div 60) sous le dessous de châssis. Les sabots doivent se trouver derrière les roues.
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36 - Masquage de tout ce qui se trouve sous le tablier de la loco, et sur la caisse du tender : le dessus, l’avant, les marchepieds et la traverse arrière. Les fanaux à l’avant sont masqués avec du gel à la gomme de gar. On peut aussi utiliser du « Maskol ».
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37 - La peinture, « vert olive PLM » Interfer. |
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38 - Le « dépiautage »… |
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39 - La pose des plaques de numérotation (plaques M.T.) |
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LE MODÈLE TERMINÉ |
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Eric Seibel - juin à octobre 2020 |